Page 15 - Vivre en Somme de mars

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Vivre en Somme n° 75 - mars 2013
DOSSIER
Devoir de mémoire
comme devoir d’avenir
a France, comme nombre de pays, s’apprête
à commémorer le centenaire de la Grande
Guerre. Dans ce conflit, qui vit pour la
première fois s’affronter des peuples venus
des cinq continents, les victimes se comptèrent par
millions. La Somme fut le théâtre de l’une des batailles
les plus meurtrières de cette guerre. Entre le 1
er
juillet
et le 18 novembre 1916, 1,2 million de soldats des deux
camps perdirent la vie ou disparurent. Aujourd’hui
encore, le territoire garde les stigmates des terribles
combats qui s’y déroulèrent. Les nombreux mémoriaux
et sépultures qui jalonnent la
Somme témoignent également
de cette folie meurtrière. Eri­
gés à la mémoire des soldats,
ils symbolisent l’internationa­
li­sation du conflit.
Porter un discours
de paix et d’ouverture
Partie prenante des initia­
tives officielles, nationales
ou locales, destinées à rendre hommage aux soldats
tombés sur notre sol, le Département souhaite, à l’occa­
sion du centenaire de la Grande Guerre
«
porter un dis­
cours de paix, de réconciliation et d’avenir »
souligne
Christian Manable, président du Conseil général.
«
Il
s’agira de rappeler et de mettre en lumière l’engage­
ment des troupes venues de 30 nations des 5 continents,
symbole fort de ce premier conflit mondial. Nous souhai­
tons aussi que ces commémorations soient l’occasion
d’évoquer ceux qui ont dit non, qu’il s’agisse des fusillés
pour l’exemple, ou d’hommes et de femmes politiques
et d’intellectuels »
précise Christian Manable, qui voit
également dans le centenaire
«
l’opportunité de vivifier
l’amitié franco-allemande et de renforcer nos liens avec
ce pays ».
Rendre aux Samariens
toute leur histoire
«
Le fait que la bataille de la Somme soit souvent consi­
dérée comme une affaire britannique ne doit pas faire
oublier qu’elle a profondément marqué notre histoire
locale et la population. Cette histoire est peu écrite
mais encore vivace dans lamémoire familiale ou locale.
Mais pour combien de temps encore ? »
,
s’interroge
Christian Manable, pour qui il est aujourd’hui impératif
d’agir
«
pour sauvegarder ce patri­
moine immatériel »
.
C’est pourquoi
la connaissance et la valorisation
de l’histoire locale - essentielles
à la compréhension du territoire -
constitueront l’un des principaux
axes de la politique départemen­
tale.
«
Plusieurs actions, d’ailleurs
portées par le Département avec
le concours d’historiens, d’artistes,
d’associations et de collectivités
locales, s’inscriront dans cette démarche où l’Historial
de la Grande Guerre de Péronne occupera une place
prépondérante, »
souligne Marc Pellan, directeur géné­
ral adjoint à la culture du Conseil général.
«
Enfin, ces
commémorations doivent également nous permettre de
mieux répondre aux enjeux soulevés par le tourisme de
mémoire et renforcer l’attractivité de notre territoire »
,
conclut-il.
Mathieu Aucher
Le Conseil général entend s’engager pleinement
dans les commémorations du centenaire
de la Première Guerre mondiale mais aussi
dépasser leur cadre évènementiel pour les
inscrire dans une démarche de long terme.
L
Christian Manable,
président du Conseil général
Porter un discours
de paix, de
réconciliation
et d’avenir.
© Com des images
en savoir
+
L’identité visuelle des commémorations samariennes du centenaire
de la Première Guerre mondiale a été conçue afin d’illustrer la Somme
comme terre d’accueil des 5 continents et de traduire les valeurs de rassemblement,
de paix, et d’ouverture à l’international portées par le projet du Conseil général.
Elle rassemblera et valorisera les actions mémorielles, éducatives, culturelles et
touristiques menées sur les territoires de la Somme pour le centenaire de la Grande
Guerre.